Rejoindre un équipage médicale bénévole : le rêve humanitaire d'Emmanuel

Avant de rejoindre notre mission, Emmanuel étudiait dans le domaine des télécommunications. Mais au fond, il savait que ce n’était pas ce qui le faisait rêver. Ce qu’il voulait, c’était travailler dans le domaine de la santé pour pouvoir apporter son aide.

Un jour, il a entendu parler de l’arrivée de l’Africa Mercy au Bénin. Il n’avait plus qu’une idée en tête : celui d’être bénévole à bord de ce navire-hôpital !

Une rencontre qui change tout

Emmanuel a embarqué à bord de l’Africa Mercy en 2009, lorsque notre navire s’est rendu dans son pays natal, le Bénin. En rejoignant notre équipage bénévole, il a commencé à se rapprocher du département médical. Malheureusement, n’ayant pas suivi de formation de médecine, il s’est engagé en tant que traducteur au sein de l’équipe dentaire. Ce rôle lui a permis d’être à la fois au contact des patients, et de l’équipe médicale.

Un jour, l’équipe dentaire a eu un problème de matériel. Alors, un bénévole en charge de ce genre d’incidents est venu les aider. « Il s’est présenté comme l’ingénieur biomédical« , se souvient Emmanuel. C’était le responsable de l’installation, de la maintenance et de l’amélioration de l’équipement médical du navire.

« C’est à ce moment-là que le déclic s’est produit dans mon esprit« , explique Emmanuel. « Je ne peux peut-être pas étudier la médecine, mais il y a d’autres manières d’intégrer le secteur médical et d’apporter mon aide. En m’assurant que l’équipement fonctionne bien et que les patients sont en sécurité par exemple.« 

L'opportunité à ne pas manquer

Après qu’Emmanuel ait rejoint notre équipage à plein temps, nous lui avons proposé de suivre une formation de technicien biomédical.

« Quand l’opportunité s’est présentée, je me suis dit : « C’est maintenant ou jamais, je ne vais pas laisser passer ça«  », se souvient-il.

Alors il s’est rendu au Texas ! Pendant son séjour là-bas, il a appris que des équipements médicaux défectueux mettaient en danger des patients chaque jour, rien qu’au Texas. Cela lui a fait se questionner à propos du nombre de patients en danger dans les hôpitaux du Bénin… C’est ce qui lui a donné envie d’aller encore plus loin ! Ce qu’Emmanuel voulait, en plus de devenir technicien biomédical, c’était d’en former à son tour.

« C’est à ce moment-là que je me suis mis en tête que, à chaque fois que j’en aurais l’occasion, je partagerais mes connaissances avec mes compatriotes africains« , a-t-il déclaré.

Et c’est chose faite ! Emmanuel fait désormais partie de l’équipe de renforcement des capacités médicales de notre association. Ainsi, il forme les techniciens biomédicaux d’Afrique.

bénévole Emmanuel Essah

Une mission qui a du sens

Selon une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé, 85% des hôpitaux interrogés en Afrique déclarent avoir des difficultés à trouver des techniciens médicaux qualifiés pour réparer et entretenir les équipements médicaux. La mission et les convictions d’Emmanuel prennent alors tout leur sens.

En 2020 et 2022, en partenariat avec Optimum Biomedical, Emmanuel a contribué à former 37 techniciens biomédicaux locaux au Sénégal. Maintenant que la formation est terminée, il assurera le suivi de chacun d’entre eux.

« Nous allons les voir là où ils travaillent, pour passer du temps avec eux, pour voir comment nous pouvons les soutenir au mieux« , a-t-il déclaré. « Et pour les aider à mettre en pratique les choses qu’ils ont apprises lors de la formation. Après ça, nous pouvons dire que le patient pourra recevoir une chirurgie en toute sécurité« .

Au cours des deux dernières années, l’équipe d’Emmanuel a également formé et encadré des techniciens biomédicaux en Guinée et au Liberia.

bénévole Emmanuel Essah

Changer les choses

Emmanuel estime que la formation des techniciens biomédicaux est essentielle à l’amélioration des systèmes chirurgicaux en Afrique. Pour lui, c’est le transfert de connaissances et la formation qui permettront, petit à petit, de renforcer les systèmes de santé du continent et de changer les choses.

« Renforcer les capacités et la confiance en elles des personnes que nous formons, qui n’avaient peut-être pas les connaissances nécessaires pour assurer différents soins de santé… C’est ça, notre objectif« , a-t-il déclaré. « Nous voulons partager ce que nous savons avec eux afin que, même lorsque le navire partira, ils soient toujours en mesure de soutenir leur système de santé.« 

En savoir plus sur le bénévolat

Ces articles pourraient vous intéresser