Le quotidien d'un lieutenant pont à bord d'un navire-hôpital, rencontre avec Bruno, officier de marine marchande

Lorsque Bruno Jonathan a intégré l'École Nationale Supérieure Maritime (ENSM), il savait déjà qu'il voulait embarquer avec Mercy Ships.
Et nous, sans officier bénévole, nos navires-hôpitaux ne pourraient pas fonctionner !

Découvrez l'expérience d'un lieutenant bénévole à bord du plus grand navire-hôpital civil au monde !

Officier bénévole, en quoi ça consiste ?

Présente-toi et raconte-nous ton histoire avec Mercy Ships.

Je m’appelle Bruno, j’ai 27 ans. Je suis sorti de l’ENSM il y a un peu plus de 2 ans, après avoir obtenu un double brevet d’officier Pont et Machine. Dès que je suis entré à l’école, j'avais envie d'embarquer avec Mercy Ships. J'étais intrigué par le fait qu'une association ait acheté un ferry pour le transformer en navire-hôpital (l’Africa Mercy), je voulais en savoir plus.
Cependant, je n'ai pas pu m'engager plus tôt, notamment parce qu’il y a plusieurs contraintes à s’engager bénévolement. Mais cette année, j'ai enfin pu rejoindre l'association en embarquant sur le Global Mercy. J’y ai passé 3 mois en tant qu'officier de marine marchande bénévole, plus précisément au rôle de Lieutenant, en charge des équipements de lutte incendie.

Parle nous de l’organisation du navire, et du rôle d’officier bénévole.

En tant que Lieutenant à bord, le travail est très similaire à celui que l’on effectue au sein d’un navire à passagers classique. Globalement, le système et l’organisation du Global Mercy sont très proches de ceux d’un navire de croisière, si l'on prend uniquement en compte le côté technique. En soit, ma manière de travailler n'était pas vraiment différente de ce que je connaissais.
En ce qui concerne l'organisation, il y a plusieurs postes d'officier à bord, dont les rôles sont répartis en fonction des expériences de chacun et du nombre de bénévoles présents à bord. En général, on trouve à bord de l'Africa Mercy et du Global Mercy 4 officiers de marine marchande, en charge des :

  • Équipements de navigation et de communication, qui maintient à jour et en état l’ensemble des équipements et documentations, pour que le navire soit prêt à partir à tout moment,
  • Équipements de sécurité incendie, fixes ou portatifs,
  • Embarcations, des radeaux, des brassières de sauvetage, des bouées, etc.
  • Formations de l'équipage et de leurs familles, ainsi que des visiteurs, aux normes de sécurité et d'urgence.
Aussi, on trouve un officier en charge de la sécurité du navire, en charge d'une mission de supervision plus globale des équipements et des interactions avec les autres membres d'équipage. Un second capitaine supervise les opérations logistiques et de maintenance maritime du navire. Enfin, le commandant a un rôle de supervision générale du travail effectué par les officiers, ainsi que le fonctionnement global du navire.

Nous effectuons le suivi de la maintenance des équipements dont nous sommes en charge, et menons les actions correctives lorsque cela est nécessaire. Nous sommes tous impliqués à différents niveaux dans la formation des bénévoles à bord. Beaucoup d'entre eux n'ont pas d'expérience maritime avant d'embarquer. En parallèle, nous nous assurons de la sécurité du navire et des personnes présentes à bord, par tranche de 24 heures.

Officiers de marine bénévoles Mercy Ships

Le bénévolat : une expérience unique

Qu’est-ce qui a fait que tu t’es décidé à faire du bénévolat ? 

J’avais besoin de changer d’air. En fait, je pensais de plus en plus à m'engager bénévolement, et j’avais des économies qui me permettaient de faire du bénévolat. Donc, je n'avais pas à m'inquiéter de ne pas avoir de revenus pendant quelques mois. Je voulais faire quelque chose d’utile, en lien avec mes compétences. Et ce que je sais faire, c’est être officier de marine marchande, donc ça me laissait peu d’option. Mercy Ships était une des seules associations que je pouvais rejoindre.

Qu’est-ce qui t’as attiré chez Mercy Ships ?

Faire quelque chose d’utile pour les autres en mettant à profit mes compétences, curiosité professionnelle : je voulais relever le défi de vivre une expérience comme celle-ci. Finalement, des navires-hôpitaux civils, il y en a très peu, d'autant plus que le Global Mercy est le plus grand du monde. En plus, comme le navire était tout neuf, il y avait plein de choses à organiser et à mettre en place à bord. Finalement, l'association fait le lien entre des marins et l'action humanitaire. Et de participer à ça, en donnant de mon temps, c’était important pour moi.

Ton meilleur moment ?

C’est le moment où on est arrivé à Rotterdam, pour les portes ouvertes du Global Mercy. On a préparé cet événement sur plusieurs mois, un travail intense. Mais, nous devions préparer le voyage en mer du navire, qui était resté à quai longtemps. C’était pas mal de stress pour mes collègues et moi-même, on a vécu cette traversée différemment des autres passagers. Nous devions être concentrés : nous transportions plusieurs centaines de personnes et des équipements très coûteux. Lorsque l'on est enfin arrivé à "bon port", toute notre équipe a ressenti un soulagement, et un sentiment de "devoir accompli" qui était très gratifiant.

Global Mercy navigue grâce à ses officiers de marine bénévoles

La vie à bord d'un navire-hôpital

Pour quelqu’un qui n’a jamais été bénévole, peux-tu décrire l’atmosphère qui règne à bord du navire.

On se sent appartenir à une famille, tout simplement. Par exemple, sur les navires à passagers classiques, les officiers de marine marchande et chefs de service sont dans des salles à manger à part. Mais sur ce navire, ce n’est pas le cas, nous mangeons tous ensemble : officiers, marins, tous les autres membres d'équipage et leurs famille. Les repas sont des moments de convivialité par excellence ! Je trouve que ça représente assez bien l’atmosphère du navire : tout le monde se rencontre et prend soin les uns des autres finalement. En fait, il y a un véritable sentiment d'entraide et de soutien qui règne à bord, ce qui n’est pas forcément le cas dans un cadre purement professionnel.

Je crois que le fait de savoir ce qu'apportent l'Africa Mercy et le Global Mercy donne très facilement du sens à notre présence à bord. Ainsi, l'implication de chacun dans leur travail, même lorsqu'il peut être pénible, y est plus importante que sur des navires "classiques".

Est-ce que ton expérience chez Mercy Ships est différente de ce que tu as connu auparavant ? Si oui, pourquoi ?

Chaque expérience m’apporte quelque chose. Ce que je sais, c’est que je m’investis beaucoup dans mon travail et parfois, c’est assez difficile au bout de plusieurs mois d'embarquement. Chez Mercy Ships, ce n'était pas le cas. Quand j'ai quitté le navire, j'ai immédiatement retenu le positif de mon expérience. Cela m'a laissé penser que c’était une expérience extrêmement positive, malgré les moments parfois difficiles.

Officier de marine sur le pont du Global Mercy

Un conseil pour la fin

Que dirais-tu à des personnes curieuses de s’engager à nos côtés ?

Je leur dirais qu'il faut avoir l’esprit ouvert, notamment à propos de la religion à bord. Étant donné le multiculturalisme présent au sein du navire, la manière de vivre et de pratiquer la religion varie d'une personne à l'autre. D'ailleurs, c'est très intéressant à voir, et cela donne matière à échanger. En dehors de ça, je n’ai pas spécialement de conseil, si ce n’est que c’est une belle expérience, et qu'il faut la vivre !

Faire du bénévolat aujourd'hui ?

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